Violences faites aux femmes : l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes poursuit son engagement
Le 25 novembre est marqué par la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
C’est l’occasion pour le Conseil national de l’ordre des kinésithérapeutes de rappeler son engagement pour cette cause de première importance pour laquelle les kinésithérapeutes ont un rôle à jouer.
Violences faites aux femmes, quelles formes peuvent-elles prendre ?
- violences domestiques (coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicide) ;
- harcèlements, outrages sexistes, violences sexuelles (viol, avances sexuelles non désirées, harcèlement dans la rue, cyber-harcèlement) ;
- mutilations sexuelles féminines ;
- mariage précoce et forcé ;
- trafic d’êtres humains, système prostitutionnel (esclavage).
Le fort engagement de l’Ordre contre les violences faites aux femmes
Lancement de la campagne « Pour une relation thérapeutique saine et sécurisée »
Le 12 mai 2022, l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes a lancé une campagne de prévention et de lutte contre les violences sexuelles intitulée « Pour une relation thérapeutique saine et sécurisée ».
Porté par un groupe de travail» créé début 2021 par le secrétaire général du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, Jean-François Dumas, cette campagne vise à prévenir les violences sexuelles au sein des cabinets de kinésithérapie, faits extrêmement rares mais malheureusement réels.
Elle se compose de plusieurs outils de communication imaginés et conçus par l’Ordre :
- Le guide, qui détaille ce qu’est une relation thérapeutique saine et sécurisée, décrit les violences sexuelles dans un cadre thérapeutique et propose des outils pour les prévenir.
- Le déontomètre, échelle de la confiance thérapeutique. Cet outil peut aider le kinésithérapeute et le patient à détecter les situations ambigües, à prévenir les situations à risques et à alerter sur certains comportements.
- Le questionnaire d’évaluation de la relation thérapeutique, élaboré avec le concours de l’association « Du côté des femmes », il doit permettre aux patients d’évaluer la qualité de la relation patient/soignant en alertant en cas de comportements non adaptés à une prise en charge thérapeutique.
- L’affiche « Pour une relation saine et sécurisée au sein du cabinet de kinésithérapie », son objectif est d’informer sur la relation thérapeutique respectueuse entre patient et soignant. Elle trouvera sa place dans les cabinets de kinésithérapie ou lieux d’exercice.
Pour en savoir plus sur la campagne « Pour une relation thérapeutique saine et sécurisée », cliquez ici.
Signature du protocole de transmission des signalements d’infractions sexuelles reçus par l’Ordre au parquet de Paris
Le 15 mars 2022, Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes et Claire Cornuault, présidente du Conseil départemental de Paris ont signé avec la procureure de la République près le tribunal judiciaire de Paris, Laure Beccuau, un protocole de transmission des signalements d’infractions sexuelles reçus par l’Ordre au Parquet de Paris. Il vise à renforcer la lutte contre les violences sexuelles (qui seraient commises à l’occasion ou dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions par des professionnels de santé), en créant les conditions d’une relation de confiance dans la durée entre le parquet de Paris, le Conseil national et le Conseil départemental de Paris de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes.
L’objectif est de faciliter au maximum le traitement des signalements, pour des faits qui peu fréquents soient-ils, demeurent intolérables.
Depuis, plusieurs départements en France ont signé les mêmes protocoles de transmission des signalements d’infractions sexuelles reçus par l’Ordre avec les parquets locaux
Ainsi, lors du bureau décentralisé à Limoges le 15 novembre dernier, le Conseil national et le conseil départemental de la Haute-Vienne de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes ont signé un protocole de transmission des signalements d’infractions sexuelles avec le procureur de la République de Limoges.
Signature des chartes relatives à la prévention et à la lutte contre le dopage et les violences notamment sexuelles dans le champ sportif
Le mercredi 15 décembre 2021, madame Pascale Mathieu, présidente du Conseil national en présence de madame Roxana Maracineanu, ancienne ministre déléguée chargée des Sports, a signé 2 chartes dont une relative à la prévention et à la lutte contre les violences dans le sport, issues du travail entre le Ministère des Sports et le Conseil national.
L’objectif est de renforcer l’accompagnement sécurisé des sportifs et de leurs entourages dans la pratique de leur discipline. Ces documents, qui ont vocation à être déployés auprès de l’ensemble des masseurs-kinésithérapeutes intervenant dans le champ sportif, tant auprès des sportifs amateurs que ceux de haut niveau, visent à sensibiliser et engager les kinésithérapeutes sur leur rôle essentiel notamment dans la prévention et la lutte et la prévention de toutes les formes de violences.
L’objectif commun de l’Ordre et du ministère chargé des Sports est désormais de renforcer la formation des praticiens, notamment dès leur formation initiale au sein des Instituts de formation des masseurs-kinésithérapeutes (IFMK) puis dans la spécialité en kinésithérapie du sport, sur l’ensemble des enjeux de prévention liés aux violences. En ce sens, les directeurs d’IFMK seront prochainement réunis pour travailler sur les contenus de formation.
Pour en savoir plus, cliquez ici.
Participation aux travaux de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF)
Le Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes poursuit son engagement dans la lutte contre ces violences, notamment par sa participation aux travaux de la MIPROF. Celle-ci est chargée de « rassembler, analyser et diffuser les informations et données relatives aux violences faites aux femmes » et de « contribue[r] à la réalisation d’études et de travaux de recherche et d’évaluation dans le domaine de la protection des femmes victimes de violences ». Dans ce cadre, les élus de l’Ordre participent à différentes réunions et groupes de travail dans le but, notamment, de sensibiliser les kinésithérapeutes et les futurs kinésithérapeutes à l’accompagnement des femmes victimes de violences.
Une journée de formation s’est déroulée le 21 octobre 2021. Elle a accueilli un formateur pour chaque IFMK de France, 5 personnes de la FNEK, des formateurs en formation continue et quelques représentants syndicaux de masseurs-kinésithérapeutes libéraux et salariés.
Un kit de formation destiné aux formateurs et formatrices est également disponible. Il doit permettre à l’agent ou l’agente d’accueil de mieux comprendre et appréhender la spécificité des situations des femmes victimes de violences au sein du couple et ainsi adapter leurs pratiques professionnelles pour une meilleure intervention auprès des victimes.
2 clips pédagogiques composent ce kit, dont celui intitulé « Accueillir et orienter une femme majeure victime de violences au sein du couple » est visionnable ici.
Participation au comité national contre les violences intra-familiales
En parallèle, Aude Quesnot, conseillère nationale, continue de participer, en tant que représentante de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes aux travaux du Comité national contre les violences intra-familiales.
Ce comité, mis en place en avril 2021, s’est donné pour objectif « de trouver des moyens et des solutions pour sensibiliser les professionnels de santé et notamment les kinésithérapeutes à ces missions de dépistage et de prévention. »
L’objectif est de donner aux kinésithérapeutes dans les cabinets, les centres de rééducation ou les structures hospitalières des outils pour savoir comment réagir en face de suspicion de maltraitance ou de cas avéré.
Des fiches ont été réalisées par la commission des violences faites aux enfants et adolescents, destinées aux professionnels de santé. Elles sont destinées à les aider à repérer les cas de violence intra-familiale sur les mineurs.
Les kinésithérapeutes, une ressource pour les femmes victimes de violences
La séance de kinésithérapie est parfois un moment où la patiente peut se livrer dans le respect du secret professionnel.
Sans s’immiscer dans sa vie privée, le kinésithérapeute pourra être amené à formuler des conseils et partager un certain nombre d’informations dans le but de l’aider. Il l’invitera à se rendre auprès des services de police ou de gendarmerie ainsi qu’à contacter le 3919 (violences femmes info) et l’orientera vers une association locale d’aide aux femmes victimes.
En outre, il pourra délivrer un certificat de constatation de violences. Ce document fait partie des éléments qui permettront à la victime d’engager une action en justice devant le juge pénal et/ou civil, notamment pour obtenir des mesures de protection et une réparation du préjudice. En ce sens, il constitue un document écrit par lequel le masseur-kinésithérapeute atteste de l’existence de signes ou de lésions traumatiques, voire d’une souffrance psychologique. C’est le premier élément objectif sur lequel l’autorité judiciaire pourra s’appuyer pour décider des suites à donner.
La loi prévoit que le kinésithérapeute doit recueillir l’accord de la patiente pour porter à la connaissance du procureur de la République les sévices ou privations qu’il a constatés sur le plan physique ou psychique. Rien ne sera donc engagé sans son consentement.
Toutefois, cet accord n’est pas nécessaire si la victime est une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son incapacité physique ou psychique (article 226-14 du code pénal).